dimanche 7 octobre 2007

France-NZ



Hier soir. Je pars rejoindre à Maadi deux profs de mon bahut, Sebastien et Alexandre. Seb a eu la riche idée d'appeler Drinkies le matin. Il a reçu ses Saqqaras... Elles sont au frais. Car, en période de Ramadan, c'est vraiment pas évident de trouver de l'alcool. Seule, une boîte (donc Drinkies), qui doit sans doute dégager d'intéressants bénéfices, permet d'obtenir ce que les Arabes ont inventé ! Al Khol bonté... Et mieux, ça signifie littéralement l'esprit ! Ils avaient tout compris à l'époque. Problème : ils ont pas mis de brevets !

Bref, les bières sont au frais, et la nuit est déjà bien tombée sur le Caire. Je m'embarque dans un taxi, et remonte le Nil vers le Sud. Arrivée chez Seb. Fait chaud dans le salon. Alex s'allonge sur un sofa, les pieds en l'air. J'entreprends de prendre une posture décontractée sur un gros fauteuil, mais, franchement, je stresse. J'ai peur, vraiment peur que ce soir on prenne une jolie valise. Y'a Seb qui a pronostiqué la veille à un Anglais qu'on jouerait contre eux en demi-finale. Et, les Anglais sont passés ! Increvables les Rosbeefs. Première mi-temps délicate. Je considère que c'est presque mort. Il fait vraiment chaud, malgré un gros ventilo qui tourne au-dessus de nos têtes. Et puis, et puis, Dusautoir applatit. Et moi je bondis, bras en l'air. Et je me prends le ventilo de plein fouet sur la main gauche. Je continue cependant à hurler : "J'ai mal mais j'm'en fous !". Seb me tend un sac de glace. Ca devient irrespirable dans l'appart, surtout quand les NZ reprennent l'avantage. Et là, oui là, entre Michalak. Soupirs de notre assemblée. "Michalak l'est tout pourri !". Alex rajoute "Michalak, c'est pas un nom de joueur de rugby, mais celui d'une barre de chocolat". Une minute plus tard, la magistrale percée du Toulousain provoque l'essai de Jauzion. C'est à peine croyable. Seb et moi-même nous prosternons devant la télé : "Pardon, on comprend rien au rugby, on est que des merdes, merci Michalak". C'est du n'importe quoi maintenant dans l'appart'. Nouvelle bière. Je suis pieds nus, la chemise ouverte, et j'arrive pas à m'asseoir. Seb est à genoux, sur le sol. Il reste 10 minutes, et que c'est long, 10 minutes ! Alex, toujours vautré comme un pacha sur le canapé, appelle au calme : "Y'en a un qui s'est converti à l'Islam, l'autre qui est devenu Zébulon !". Les minutes filent. Si impuissants devant la télé, si loin et si proche de la France. Et les frissons qui parcourent l'échine quand un Black percute. Les Bleus ne céderont pas. On a sorti les Blacks. Hurlement dans l'appart. Je crève probablement le tympan de Karim au téléphone, pour lui annoncer le résultat. J'ai pensé à la Place de Jaude, l'été dernier. Aux copains qui devaient eux aussi regarder le match. Si j'étais resté, on aurait sans doute fini à la Perdrix, à boire une Guiness en l'honneur des Bleus. Mais, je partage ma Stella, en Egypte. Si proche et si loin, finalement. Je crois avoir vécu le match avec encore plus d'émotions que d'habitude. Car, parfois, oui, parfois, on est content d'être Français...

9 commentaires:

Sebas a dit…

Comment qu'il a bien résumé la soirée ! C'est exactement ça !

Mélanie M a dit…

Yes!!
Il semblerait que c'était un beau match... nous, nous n'avons vu que les dernières min uniquement dans un bar à Amsterdam!!!
Et oui nous sommes tjs en vadrouille... Mais c'est une ville formidable, surtout quand on a la chance de la visiter sous le soleil!
Bon là on va se calmer un peu quand même parce que nous en esp on nous paye pas avec des liasses de billets...

Anonyme a dit…

moi j'étais pour les all blacks ^^

Sebas a dit…

Vendue

Chronik a dit…

Perdue

Chronik a dit…

Je relis et je re-ris. Surtout en constatant que c'est évidemment Seb qui a pris soin de contacter le fournisseur de piches. Quel que soit le continent, certaines habitudes ne se perdent pas...

Anonyme a dit…

Et hier? Vous étiez comment? Comme des soufflés? Aïe, aië, aïe... Heureusement que ce sont les vacances et la fin du ramadan pour pouvoir acheter des bières partout!!!
Allez! Profitez!

Sebas a dit…

Ne pleure pas mon Franssousse, toi au moins tu as du bon fromage qui pue.
Bon, nous on du soleil, la plage, les poissons multicolores, le Sinai juste au dessus...
A dimanche (de pelle a gateau)

François a dit…

Yo Sebas ! J'ai même pas pleuré, j'ai juste rigoler, lorsque j'ai repensé que j'avais dévoré un plateau de fromages à midi, arrosé d'un Cahors magistral. Et, je pense également, non sans une certaine nostalgie déjà vivace, un menu complet au resto "La Régalade", avec notamment un dos de colin divin... Sans compter une forêt noire digérée ce midi... Burp, j'arriverai jamais à reprendre un avion ...