Je vous écris du coeur de la Turquie. Ici, la vie se déroule paisiblement. Je suis assez stupéfait par le calme de ma vie. Ankara est une cité sage, enroulée dans son écharpe hivernale, et qui donne le sentiment d'être un gros chat qui somnole sur un canapé. Bien sûr, on trouve de l'exotique en fouillant un peu, mais, la ville est mienne. J'ai le sentiment de me balader chez des cousins européens, en réalité. Lorsque je vivais en Egypte, j'étais, par définition, différent de l'autochtone. A cause de mon salaire, et principalement de ma couleur de peau. Impossible d'échapper à sa condition au Caire. Ankara offre un décor dans lequel on se coule sans difficulté. On me parle Turc, immédiatement. Pas d'agréssivité des Taxis. Et, on peut trouver presque tout ce que l'on désire, pour peu qu'on exige pas un Saint-Nectaire (encore que... j'ai dégotté des tranches de Bacon récemment, et on s'est gavé du "Turkish Roquefort", un fromage de brebis qui fermente dans de la peau de chèvre... pas mal du tout !).
Nous avons gagné il y a deux semaines la Cappadoce, et on se retrouve transporté dans une sorte de conte de fées, assez improbable. La maison louée était une villa troglodyte, tout en hauteur, chaque étage ayant une plate-forme à ciel ouvert. Les chambres, sous les voutes, avaient beaucoup de cachets. Et puis, ces paysages de pâtisserie ont un charme incroyable... Ballade dans de la meringue...
Ma fille se porte bien. Elle aura un parrain turc ! Carole, dont le ventre continue à s'arrondir, semble heureuse. C'est bien là ma principale préoccupation. Quant au taf', il est super... Ouais, il est loin le temps de l'Egypte et de sa capitale si stressante.
Je me balade de temps à autre sur Kizilay, le centre d'Ankara, couvert de petits restos, de cafés, et d'échoppes de poissons. De loin en loin, les herboristes exposent de la menthe séchée, et les savons à l'huile d'olive. Ca sent le kebap, et les kumpirs (pomme de terre coupée en deux, remplie de salade). J'aime bien cette ambiance sereine, un peu jazzy... Mais, à nouveau, tout est si simple, que j'en reste interdit. Vivre à Ankara, c'est si facile.
Maintenant, j'attends que la neige vienne camper sur l'Anatolie. Nous irons tester les bains chauds, au sud d'Ankara... Et puis, la semaine prochaine, dernier voyage avant l'arrivée de la petite : quatre jours à Istanbul...
J'ai pas grand chose à raconter ces temps-ci... Bah ouais, j'ai quitté les rivages de l'absurdité. N'empêche, prendre aussi vite des habitudes à l'étranger, ça m'effraie presque un peu. Je suis bêtement heureux. Un bonheur tout simple. Celui de pouvoir vivre, sans contraintes. D'être comme les continents qui dérivent : peinard !
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4 commentaires:
Bein ça fait plaisir de te voir tout heureux!
Pourvu que ça dur! (dixit Lafesse)
Ben mon gars, ici il y en a des qui flanchent déjà.
Le CPE est parti et des paris courent sur les suivants.
Si tu étais ici tu pourrais au moins alimenter ton ulcère et ton sale caractère. La semaine qui vient on va dans le Sinaï s'oxygéner un peu.
Et mon fils aussi se porte bien. Non mais !
Grand jeu concours :
Etant donnée l'absence de commentaires sur ce blog, je propose aux lecteurs non commentateurs de spéculer sur le prénom de la petite Granier à venir.
Premièrement, c'est une fille.
Deuxièmement le prénom doit avoir un rapport avec la littérature.
Alors parmi les prénoms que je propose il y a :
Aurélia ou Sylvie (pour le spécialiste nervalien qu'il est), Adèle ou Léopoldine (hugolien), Sophie (la Comptesse de Ségur), Fantomette ou Bianca ?
Bonjour François,
Je suis un peu tombé par hasard sur ton blog et ton expérience m'intéresse beaucoup. Voilà,je suis prof comme toi (en poste à Vienne en Autriche) et je compte postuler pour Le Caire et Ankara; 2 villes que tu connais bien. Aussi, pourrais-tu, si cela ne te dérange pas, me donner quelques tuyaux généraux sur ces villes (coût de la vie, logement, quartier, etc) et sur les lycées.
En te remerciant par avance.
Rodolphe
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