J'ai enfin posé le pied sur le sol turc. Une nuit fraîche. La ville ressemble à s'y méprendre à une cité européenne. Mais, avec un style communiste dans l'architecture. Pas de poussière, de bagnoles partout, et de ciel grisâtre. Ankara est construit dans une vaste cuvette. Et l'on distingue tout autour des montagnes pelées. L'Anatolie présente un visage singulièrement mélancolique.
Le petit aéroport d'Ankara est calme et dramatiquement silencieux à 20 heures. La poignée de passagers qui avaient partagé le vol au départ d'Istanbul avec moi, récupèrent rapidement leurs effets. Je sors, chargé comme un mulet, et un homme, sosie de Picasso en plus jeune (j'ai pas dit la peinture de Picasso hein...), vient à ma rencontre. Il se nomme Tarek, et je crois pouvoir dire que c'est mon premier ami en Turquie. On gagna son appartement qui domine toute la ville. Et déjà, une longue conversation s'engagea. Surtout à propos du taf. Tarek sait tout, ou pratiquement. Chaleureusement, il me précise le programme du lendemain : trouver un appart, après avoir rendu une rapide visite aux membres du Lycée.Une jeune femme me conduisit à un agent immobilier francophone, Erim, fort sympathique. Après quelques visites, je choisis un bel appart' (notamment un vaste salon donnant sur un jardin), qui accueillera ma fifille - future championne olympique, polytechnicienne et prix nobel de littérature-, et bien entendu les amis (zêtes tous invités !) de passage.
A 14 heures, la jeune femme et moi décidâmes de manger. Je suggérai avec délectation une spécialité turque : ça me changera enfin de la tahina et du fatouch ! Elle me conduisit à un resto nommé "Eskander". Je croyais naïvement que c'était le nom dudit établissement. En réalité, il s'agit un "Kebap", mais cuisiné de façon un peu différente. Spécialité d'Ankara, ce met se présente dans un plat rectangulaire. La viande repose sur du pain, lequel baigne dans de la tomate et de l'huile (enfin, je crois). Alors, c'est bon, mais consistant... Et, ça frôle la surcharge - heureux oephémisme - lorsque un serveur arrive, une poelle à la main, et renverse du geste du semeur auguste, du beurre fondu... Bien. Niveau calorie, je vais tenir tout l'hiver.
Le soir, Tarek m'annonce qu'on va partager un Kebap. Et, me conduit dans un autre Eskander... Alors, cette fois-ci, j'ai décliné le beurre...
Surprise de Tarek : "C'est bien meilleur avec du beurre !"...
Le week-end dernier, je suis gentiment invité chez une de mes collègues. J'ai, dès lors, l'avantage conséquent de pouvoir discuter avec bon nombre d'entre eux. Et de me rendre compte que j'ai décidément de la chance. Après la richesse de mes rencontres égyptiennes, je découvre de nouveaux visages, et de nouvelles personnalités. Et, je retrouve encore l'essentiel, une sorte de connexion, pas indicible, mais discrète, voilée. Pourtant perceptible. Des gens, comme moi, qui aiment leur métier, qui sillonnent la planète, et qui me reçoivent avec sourire.
J'ai été triste de quitter l'Egypte. Parce que tout allait s'évanouir dans l'espace, et ne demeurer que dans le souvenir. Et, j'attendais avec impatience de remonter dans l'avion. A l'inverse de mon premier départ en Egypte, je n'étais pas angoissé ou effrayé. Pas non plus excité. Juste impatient de relancer la fabrique à souvenirs. Et, soudainement, je suis chez moi ailleurs. En une semaine à peine...
Ce week-end, donc, on me fit découvrir une sorte de bar-boîte de nuit, enfumé et vivant. Des posters du Ché, des corps qui dansent sur du rock des sixties. On commande des bières. On danse (mal dans mon cas... Parlons plutôt de gesticulations, ou même de mouvements désordonnés...). Et puis, passèrent les Doors. Et, avec Julien, qui revient de Bulgarie, après avoir vécu en Afrique, et Joao, un franco-portugais, qui m'avait parlé du Brésil et de Djibouti, on ouvrit largement nos bras, chantant ensemble, un peu alcoolisés, certes...
Mais, on peut être si heureux avec de futurs amis...
1 commentaire:
Salut l'ami !
Content de te savoir arrivé sain et sauf en Turquie. On espère que tout va bien, et que tu fais pas une couvade, comme disent les psys. Un tuyau : allez-y molo sur les kebabs, sinon, la petite dans le ventre elle va empester l'oignon à la sortie. l'horreur. Si en plus vous vous gavez de mayo, je te dis pas les effluves. Pouah. L'horreur. Imagine en plus si le bébé a des morceaux de viande épicée coincés entre les gencives, ça va pas le faire du tout pour les photos des faire-parts (ca s'accorde comme ça ?) Sur ces belles pensées, je vous souhaite, très chers amis expatriés, une bien belle soirée à Ankara (Ankarampeu de frites, siou plait monsieur le kebab)
Manu
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